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Frédéric GIMELLO-MESPLOMB, Maître de conférences |
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le spectacle vivant : un secteur en déficit structurel (loi de Baumol) Le spectacle vivant est, du point de vue de la structure du travail, un secteur « archaïque », caractérisé par une productivité faible du travail, et surtout où les gains de productivité ne peuvent être que minces. Le travail y est en effet constitutif du produit fini, il ne saurait être remplacé sans que le produit soit dénaturé. Or les salaires des métiers artistiques s'alignent sur ceux des autres secteurs, où les progrès techniques ont entraîné d'importantes hausses de productivité. Les coûts relatifs du spectacle vivant ne peuvent donc que croître, et seule une hausse du prix du billet peut compenser en partie cette hausse, au risque de réduire la demande et les recettes. Cette loi, énoncée par Baumol a été vérifiée par beaucoup d'études. Il est possible toutefois de la contester sur certains points. D'abord, on constate que les salaires ont évolué moins vite dans ce secteur que dans d'autres depuis la 2 nde Guerre Mondiale (ce qui sigifie un appauvrissement relatif des artistes du spectacle). Ensuite, l'hypothèse de la sensibilité de la demande au prix n'est pas vérifiée. Enfin, le travail n'est pas tout à fait incompressible. On compense parfois la hausse structurelle des coûts par un « déficit artistique » ; un acteur tient plusieurs roles, on diminue le nombre de répétitions, et l'on représente moins d'auteurs vivants, ce qui limite le montant de droits à verser (ces faits économiques entraînent aussi une évolution des formes : on écrit de plus en plus de pièces brèves à peu de rôles). |
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