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          Frédéric GIMELLO-MESPLOMB, Maître de conférences

 
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Futurisme et cinéma d'avant-garde sous la république de Weimar


Walter Ruttman (vers 1927)

LE CINEMA DE LA REPUBLIQUE DE WEIMAR

Une des périodes les plus importantes de l'histoire du cinéma allemand est celle de Weimar (1919 - 1933). C'est en effet à cette époque que quelques-uns des films allemands les plus importants ont été produits par des réalisateurs tels que Fritz Lang, F.W. Murnau et G.W. Pabst. Une nouvelle république libérale et démocratique a été établie à Weimar en 1919 à la suite de la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale. Une vague d'activités révolutionnaires et intellectuelles s'est répandue à travers le pays, et ce particulièrement parmi les intellectuels et les artistes qui rejetaient le passé à la faveur du libéralisme et de l'avant-garde. La censure fut abolie et l'expressionnisme se répandit dans le domaine des arts. Enfin, le cinéma, qui avait été considéré jusque-là comme une forme de divertissement pour les classes inférieures, acquit ses lettres de noblesse et devint un nouveau moyen d'expression pour les artistes.

C'est durant la période de Weimar que la UFA, la société d'Etat pour la production de films qui fut fondée en 1917, connut ses jours de gloire en produisant la plupart des classiques allemands (cela était dû en partie à l'indépendance exceptionnelle dont jouissaient les artistes et les cinéastes). Il existait également durant cette période différents mouvements cinématographiques, tels que le Kammerspielfilm (le film 'd'instinct'), auquel adhérait F.W. Murnau, et les films de 'rue' réalistes, qui comprenaient la Neue Sachlichkeit (la Nouvelle objectivité) et dont le plus célèbre représentant était G.W. Pabst. Le mouvement ayant connu le plus de succès est bien entendu l'expressionnisme, qui a débuté au cinéma durant la période de 1919 à 1924. Le Cabinet du Dr Caligari, le premier film à être présenté dans le cadre de ce programme, a lancé le mouvement expressionniste dans le cinéma et marqué le début de l'Âge d'or du cinéma muet allemand.

Considéré comme l'un des derniers films les plus importants de la période de Weimar, Berlin, Symphonie d'une grande ville est un portrait abstrait de Berlin dans lequel, grâce au montage de Dziga Vertov, Berlin est présenté dans le feu de l'action, de l'aube à minuit, par une journée de 1927. Un film d'une grande importance historique par un grand réalisateur de films documentaires. Le texte est de Carl Mayer (qui a également écrit Caligari), Walther Ruttmann et du grand directeur de la photographie Karl Freund.

Berlin, Symphonie d'une grande Ville
(Berlin - die Sinfonie der Großstadt) de Walther Ruttmann, muet, 1927, n&b, 69 min.


Quelques films tournés sous la république de Weimar

Le Cabinet du Dr. Caligari  de Robert Wiene
Dr. Mabuse - Le Joueur  de Fritz Lang
Dr. Mabuse - Inferno  de Fritz Lang
Le Testament du Dr. Mabuse  de Fritz Lang
Secrets of a Soul de G.W. Pabst
Berlin, Symphonie d'une grande ville  de Walther Ruttmann
Pandora's Box de G.W. Pabst

LE FUTURISME

Le manifeste suivant, composé par l'écrivain Filippo Tommaso Marinetti est considéré comme étant le texte fondateur du mouvement futuriste.  Il a été publié par le magazine Figaro le 20 février 1909.


1. Nous voulons chanter l'amour du danger, l'habitude de l'énergie et de la témérité.

2. Les éléments essentiels de notre poésie seront le courage, l'audace, et la révolte.

3. La littérature ayant jusqu'ici magnifié l'immobilité pensive, l'extase et le sommeil, nous voulons exalter le mouvement agressif, l'insomnie fiévreuse, le pas gymnastique, le saut périlleux, la gifle et le coup de poing.

4. Nous déclarons que la splendeur du monde s'est enrichie d'une beauté nouvelle: la beauté de la vitesse.Une automobile de course avec son coffre orné de gros tuyaux tels des serpents à l'haleine explosive... une automobile rugissante, qui a l'air de courir sur de la mitraille, est plus belle que la Victoire de Samothrace.

5. Nous voulons chanter l'homme qui tient le volant dont la tige idéale traverse la terre, lancée elle-même sur le circuit de son orbite... C'est en Italie que nous lançons ce manifeste de violence culbutante et incendiaire, par lequel nous fondons aujourd'hui le Futurisme parce que nous voulons délivrer l'Italie de sa gangrène d'archéologues, de cicérones et d'antiquaires...


F. T. Marinetti

Publié par le Figaro le 20 février 1909.

Walter  Ruttmann

Né en 1887 à Frankfort, étudie la peinture, lieutenant dans l'armée allemande durant la guerre de 1914-1918. Il aurait dit, après la guerre, que peindre n'avait plus de sens, sauf à animer la peinture. Commence à expérimenter les techniques d'animation et réalise un des touts premiers "films abstraits" : Opus I (1919-1921) suivi de Opus II, III et IV (1921-25). Se tournant vers le montage et le documentaire, il réalise notamment "Berlin Symphonie d'une grande ville" en 1927, Accaiao en1932. Il collabore à certains films de Fritz Lang (effets spéciaux des Niebelungen I), Lotte Reiniger (effets et décors des Aventures du prince Achmed) et Leni Riefenstahl (montage d'Olympia, 1936). Il meurt en 1941 à Berlin.
Berlin, Symphony of a city (Walter Ruttman, 1927)  

Traits caractéristiques

  • Fortement lié à la technologie, aux progrès scientifiques;
  • Glorification de la machine et de la ville;
  • Mouvement engagé, influence politique et sociale;
  • Intégration de la quatrième dimension : l'espace-temps;
  • Représentations du mouvement, du dynamisme de la vie moderne.

Période clef : 1904 - 1914 en Italie, France et Russie principalement.

Artistes

LE FUTURISME ET LE CINEMA

Le cinéma étant un média essentiellement technologique, il est tout à fait naturel que le mouvement futuriste ait exercé une influence considérable sur lui.   C'est dans les années '20 et surtout en Russie que le mouvement aura la plus grande influence sur l'art cinématographique.  Influencés par l'énergie et la vitalité des peintures et sculptures futuristes des Italiens, les Russes cherchent à traduire cette énergie au cinéma via un outil particulier : le MONTAGE.  Les expériences de montage menées par Lev Kuleshov (ou Koulechov), Sergei Eisenstein, réalisateur du Cuirassé Potemkin (1925),  et particulièrement Dziga Vertov sont les premières à explorer la naissance d'un message dans la juxtaposition d'images ayant aucun lien entre eux, un aspect du montage que l'on nomme aujourd'hui l'effet Koulechov

Le film de Dziga Vertov L'Homme à la caméra est une expérience technique qui rend hommage aux merveilles technologiques modernes.  Influencé par une expérience similaire, Berlin : symphonie d'une grande ville (Ruttmann, 1927), Vertov démontre la vie de tous les jours en Russie à partir d'images tournées dans trois villes (Odessa, Kiev, Moscou).  Mais Vertov va plus loin que son prédécesseur en y ajoutant une mise en abîme du film lui-même, un film qui se construit devant nos propres yeux tout au long de sa projection.  La technologie du cinéma est ainsi une vedette de L'Homme à la caméra .  Comme les Italiens avant eux, les Russes font aussi de ce mouvement un acte politique en créant les Kinoks, un regroupement d'artistes qui rejettent le cinéma mis-en-scène.   Ils croient plutôt dans le Kino-Pravda , le cinéma-vérité, qui présente via la caméra une vision plus juste (et plus communiste) de la vie.   L'oeil humain est à mettre de côté en faveur d'un oeil technologique, celui de la caméra.  Kino-Pravda deviendra aussi le nom du parti politique sous lequel les Kinoks publieront plusieurs manifestes.

Quelques films :

  • Le Cuirassé Potemkine (Eisenstein, 1925)
  • Metropolis (Fritz Lang, 1927)
  • Berlin : A Symphonie Of A Big City (Walter Ruttmann, 1927)
  • L'Homme à la caméra (Dziga Vertov, 1929)
  • Les Temps modernes (Charlie Chaplin, 1936)
  • THX 1138 (George Lucas, 1971)
  • Blade Runner (Ridley Scott, 1982)
  • Eisenstein (Renny Bartlett, 2000)

Le mécanoïde et l’androïde : deux faces du mythe futuriste dans le cinéma d’avant-garde des années vingt (par Wanda Strauven, CiNéMAS, vol. 12, no 3)