LOGIN: 
   PASSWORD: 
                       accès étudiants

 

 
          Frédéric GIMELLO-MESPLOMB, Maître de conférences

 
| cours | | | | |
|
f

chercher

économie du cinéma
politiques de l'audiovisuel
exploitation-programmation
histoire du cinéma
théorie du cinéma
analyse de film
le cinéma de genre
économie de la culture
art, société & politique
politiques culturelles
institutions culturelles
projet professionnel

l'Europe de la culture
les médias européens
sociologie des médias
   
  liste complète des cours
   
Recherche
programme de recherche
expertises scientifiques
Commission Européenne
   
Publications
ouvrages
chapitres d'ouvrages
articles de revues
colloques & conférences
entretiens
   
Direction de recherches
choix du sujet
choix du directeur
travaux en ligne
consignes de rédaction
stages
   
   
   
espace réservé
  ads1
   
Traductions
 
 

L'invention du cinématographe




affiche d'Henri BRISPOT
"Le cinématographe Lumière" (1895)

 

DATES - REPERES
XVIe La caméra obscura étudiée par Léonard de Vinci est utilisée par les peintres et les graveurs.
1671 Le jésuite Athanase Kircher décrit la lanterne magique dans son ouvrage Ars magna Lucis & Umbrae.
1798 Robertson propose ses fantasmagories qu'il réalise avec une lanterne magique.
1816 Premières photographies fixées sur chlorure d'argent par Nicéphore Niepce. Temps de pose : 8 heures.
1825 Invention du thaumatrope par Fitton et Paris.
1826 Première photographie obtenue par Nicéphore Niepce à l'aide d'une chambre noire . Nicéphore Niepce signe un contrat avec Daguerre qui vulgarise sa découverte. En même temps, il met au point la reproduction de gravures à l'aide d'une plaque de métal sensibilisée au bithume de Judée et gravée à l'acide. La photogravure était née en même temps que la photographie.
1829 Joseph Plateau énonce la première théorie de la persistance rétinienne.
1833 Joseph Plateau construit le phénaskistiscope , disque de carton percé de fentes. Des figurines sont peintes sur le disque. En tournant, ce disque restitue l'illusion du mouvement.
1834 Hormer invente le zootrope .
1837 Jacques Daguerre invente le daguerréotype qui fixe les images sur une plaque de cuivre argentée. Il commercialise la "daguerréotypie".
1839 Henry Langdon Childe fait évoluer la lanterne magique en introduisant des images en fondu.
1847 Abel Niepce, un cousin de Nicéphore, invente le cliché sur verre permettant le tirage des épreuves photographiques. Il est aussi l'inventeur de l'héliochromie et réalise les premiers clichés en couleurs, hélas non conservables.
1851 Temps de pose réduit à quelques secondes par l'usage du colodion humide.
1855 Nouveau support photographique expérimental. L'Anglais Alexander Parkes remplace la plaque de verre sensible par une surface souple presque transparente.
1860 Pierre Seguin invente un projecteur d'images animées, le "polyorama".
1861 Henri Dumont envisage une boîte photographique mécanisée permettant l'impression de plusieurs photographies successives.
1869 John W. Hyatt fabrique le celluloïd.
1873 Eadweard James Muybridge établit un dispositif photographique permettant de décomposer les mouvements du cheval.
1874 Pierre Jules César Jansen met au point un revolver astronomique pour étudier au Japon le passage exceptionnel de Vénus devant le soleil.
1877 Emile Reynaud invente le praxinoscope. Grâce à un jeu de miroirs tournants, ce jouet restitue l'illusion du mouvement.
1879 Charles Bennet met au point une émulsion rapide (pellicule très sensible à base de gélatino-bromure d'argent) qui permet des temps de pose très courts. (1/500 seconde)
1880 E. Reynaud invente le praxinoscope à projection .
1881 Grâce à 12 appareils photographiques installés en batterie, l'Américain Eadweard Muybridge réalise des séries de clichés montrant les différentes phases d'un galop de cheval. Un appareil à disque de verre tournant (le zoopraxiscope) permet ensuite de les visionner.
1882 Etienne-Jules Marey construit un fusil photographique qui permet la photographie d'un mouvement en 25 clichés successifs, répartis sur la circonférence d'une plaque sensible. Il met au point le chronophotographe à plaque fixe.
1887 Hannibal Goodwin met au point un ruban de pellicule souple de nitrate de cellulose qu'il appelle « film ». Un brevet est déposé.
E. J. Marey invente le chronophotographe à pellicule.
1888 Thomas Edison et W. Dickson construisent un phonographe optique.
Emile Reynaud dépose le brevet du théâtre optique. Il peint des centaines d'images sur un ruban de celluloïd transparent et perforé. En les projetant à bonne vitesse sur un mur, il crée l'illusion du mouvement.
Jules Marey met au point une chambre capable de photographier des séries d'images sur des bandes de papier sensible : le chronophotographe à bande mobile.
1889 L'industriel George Eastman commercialise du ruban celluloïd. Ce ruban équipe en particulier un nouvel appareil de photographie qu'il vient de lancer : le Kodak. Edison et Dickson lui commandent des pellicules qu'ils ont l'idée de perforer.
1891

L'industriel américain Thomas Edison et son associé Dickson mettent au point une chambre dite "kinétographique" qui permet l'enregistrement du mouvement sur un ruban celluloïd perforé large de 35 mm. Un brevet est également déposé pour un kinétoscope, un appareil qui permet de visionner les images.
George Demeny présente un phonoscope à lanterne permettant de projeter des images en mouvement sur un mur. La machine utilise des disques en verre tournants.

1892 E. Reynaud présente au musée Grévin les premières projections de pantomimes lumineuses accompagnées d'une musique originale au moyen de son théâtre optique.
Marey conçoit un projecteur chronophotographique.
1894 Dickson tourne les premiers films pour le kinétoscope et les premiers « kinetoscope parlors » s'ouvrent.
Edison commercialise ses premiers kinétoscopes.
Demeny améliore la machine de Marey. Il invente un dispositif à came battante qui permet un meilleur défilement du ruban par intermittences.
Louis Lumière met au point un nouveau système d'entraînement de la pellicule, et fait construire par E. Moisson le prototype d'un appareil susceptible de regrouper toutes les étapes de l'image animée : enregistrer, projeter et développer les films.
1895

Les frères Lumière déposent le brevet du cinématographe (13 février).
Louis Lumière tourne La sortie des usines Lumière, vrai-faux documentaire dont on dénombrera au moins trois versions différentes à la fin des années 1990.
W. Paul construit des kinétoscopes de contrefaçon.
Première projection publique et payante du cinématographe Lumière dans le salon Indien du Grand Café à Paris.(28 décembre)
Edison acquiert le brevet d'un projecteur pour les films du kinétoscope et lance le vitascope (1ère projection publique : 23 avril 1896)

1896 Diffusion du cinématographe Lumière dans le monde entier.
Georges Méliès tourne ses premiers films.
1897 Incendie du Bazar de la Charité.
Méliès construit un studio à Montreuil.
Fondation des premières compagnies de production de films (Gaumont, Pathé, .)
1898 Films à plans multiples de Méliès et de Paul.
1900 Exposition universelle à Paris :
- Cinématographe géant Lumière
- Cinéorama de R. Grimoin-Sanson
- Phono-ciné-théâtre
1902 Construction des studios Pathé à Vincennes.
Voyage dans la Lune , de Méliès

ANALYSE D'IMAGE

affiche de Marcelin AUZOLLE
"Le cinématographe Lumière" (1896 )

Contexte

Les origines du cinéma

La fascination constante des hommes pour les représentations animées a conduit de nombreux savants de l'époque moderne à concevoir des appareils permettant de projeter une succession d'images fixes. Ainsi, au XVIIIe siècle, les « optiques » des montreurs d'images ambulants, caisses à travers lesquelles le spectateur aperçoit des scènes lumineuses édifiantes, connurent un franc succès. Ce n'est cependant qu'à la fin du XIXe siècle que les tentatives de figuration du mouvement aboutirent avec la mise au point du cinématographe par Louis Lumière (1862-1948). Déjà célèbre pour ses recherches photographiques, ce savant s'est appuyé en particulier sur les travaux d'Emile Reynaud, Etienne Marey et Thomas Edison, les inventeurs respectifs du praxinoscope (1877), du fusil chronophotographique (1882) et du kinetoscope (1891), pour parvenir à projeter des images photographiques animées sur un écran, au moyen d'un appareil de prises de vue et de projection mécanique, capable d'entraîner une bande.

Analyse de l'image

Les premières projections de films

Après avoir déposé un brevet le 13 février 1895 pour « un appareil servant à l'obtention et à la vision des épreuves chronophotographiques », les frères Auguste et Louis Lumière, associés dans leur profession, organisèrent à Paris le 22 mars une première projection publique du film La Sortie des usines Lumière , qui rencontra immédiatement un véritable succès. C'est ainsi que l'exploitation commerciale de l'appareil débuta officiellement le 28 décembre 1895, lorsqu'eut lieu la première séance publique payante à Paris, dans le Salon indien du Grand Café, boulevard des Capucines. De nombreux documents de l'époque témoignent de l'engouement du public pour cette innovation technologique. Les affiches en particulier, qui rendent bien compte des aspects distrayants de la Belle Epoque, ont contribué à introduire le cinéma dans les mours, l'inscrivant dans l'industrie du divertissement. Ainsi une affiche publicitaire aux couleurs vives de Henri Brispot (cf haut de page) figure-t-elle la foule de spectateurs qui se pressent devant l'entrée étroite du Salon indien, tandis qu'au premier plan un gardien tente de disssuader un curé de se joindre au public, comme si cette nouvelle distraction ne pouvait le concerner. La hâte de ces hommes et femmes de tous âges et de toutes professions, vêtus pour la plupart à la mode de la Belle Epoque, vient de ce que, pour la première fois, le cinématographe donne aux images, projetées en grandeur naturelle, l'apparence de la réalité et qu'il parvient à enregistrer un événement dans sa durée, créant un effet d'illusion alors perçu comme magique. C'est ainsi qu'un véritable enthousiasme anime les spectateurs du film L'Arroseur arrosé (1895) dans une seconde affiche d'Auzolle, datée de 1896. Leurs réactions diverses - mains tendues, visages sérieux, stupéfaits ou joyeux - devant la scène comique qui se déroule sur l'écran expriment la satisfaction générale la plus vive, tout en soulignant à quel point ce film, le premier à introduire quelques éléments de fiction, parvient à capter l'attention du public. A cette époque, les films réalisés par Louis Lumière, s'ils montrent pour la plupart des scènes familières prises sur le vif, ont néanmoins un grand pouvoir de séduction. Celui-ci provient non seulement de la nouveauté du procédé, mais aussi des qualités plastiques de l'image, qui accentuent l'impression de réel. Le cinéaste, qui se distingue en effet par son habileté à distribuer les masses sur l'écran, à cadrer la scène et à jouer sur les effets lumineux, s'efforce de présenter la réalité, qu'il embellit très légèrement, sans pour autant la transformer.

Interprétation

L'expansion du cinématographe

Devant l'accueil triomphal du public, les frères Lumière étendirent l'exploitation commerciale du cinématographe en envoyant dès 1896 leurs opérateurs le diffuser dans le monde entier. Parallèlement, la production des films Lumière atteignit son apogée entre 1896 et 1897, pour ensuite connaître une récession due non seulement à la fin de l'exploitation du cinématographe aux Etats-Unis, mais aussi et surtout à l'absence de renouvellement du répertoire des scènes filmées. En effet, Louis Lumière, qui envisageait le cinéma non comme un spectacle mais comme une conquête technologique, recentra bientôt son activité sur la photographie. Poursuivant ses recherches techniques sur la qualité de l'image photographique, il parvint en 1903 à mettre au point l'autochromie, un procédé très élaboré qui autorise la reproduction des couleurs, tandis que de grandes compagnies créées par Charles Pathé et Louis Gaumont entre autres se lancèrent dans la production de films. Jusqu'en 1914, les cinéastes explorèrent différentes voies. Ainsi Georges Méliès, qui prit pleinement conscience de l'importance esthétique du nouveau procédé, réalisa-t-il des films dans lesquels la réalité disparaît au profit de la fantaisie et de la poésie. L'introduction progressive de la fiction et l'élaboration d'une écriture propre permirent ainsi au cinéma de se dégager progressivement de ses origines et d'accéder à la maturité, en devenant un art à part entière.

Auteur : Charlotte DENOËL - Source : L'histoire par l'image : http://www.histoire-image.org (un excellent site pédagogique pour l'enseignement de l'histoire à partir d'affiches ou d'images de presse)





LES FRERES LUMIERE

Reynaud avait inventé le "dessin animé", Marey la Chronophotographie, Edison le Kinetoscope. Les uns et les autres participaient sans le savoir à la naissance du cinématographe. Mais c'est à Louis (1867-1948) et Auguste (1862-1954) Lumière, fils du photographe Antoine Lumière et eux-mêmes directeurs d'une usine de fabrication de plaques photographiques, qu'en revient le mérite incontesté. Ils parvinrent en fait à effectuer, en un seul appareil, la synthèse de toutes les recherches antérieures.

Un premier brevet fut pris, le 13 février 1895, pour cet "appareil servant à l'obtention et à la vision des épreuves chronophotographiques", inventé selon la légende en une nuit (fin 1894). Il ne s'agissait encore que d'un "Kinetoscope de projection". Transformations et améliorations suivront qui aboutiront au Cinématographe, que l'ingénieur Jules Carpentier, qui fabriquait des optiques réputées, fut chargé de construire en série. Louis Lumière tourna quelques bandes à titre d'essai, dont La Sortie des usines Lumière , projetée en privée dès mars 1895. Une seconde projection eut lieu à l'occasion du congrès des Sociétés françaises de photographie, qui se tint à Lyon les 10 et 12 juin 1895. Il restait à lancer cette curiosité scientifique.

Pour ce faire, un spectacle payant fut organisé à Paris, au Salon indien, dans les sous-sols du Grand Café, le 28 décembre 1895 . Ce fut du délire. Devant le mur s'abattant sous la pioche des démolisseurs dans un nuage de poussière, devant les feuilles remuant au vent, "nous restâmes tous bouche bée, frappés de stupeur", devait dire Méliès . "C'est la nature prise sur le fait", titrait La Nature. Le rêve avait bel et bien pris forme. Le spectacle cinématographique était né.

 

 

28 Décembre 1895 : première séance publique et payante.


Georges Méliès , le patron du Théatre Robert-Houdin, ne décolérait pas. Quoi ? C'est pour assister à une projection qu'on l'avait fait courir ce 28 décembre 1895 jusqu'au Salon indien, la salle en sous-sol du Grand Café, à Paris ! Mais il en faisait depuis longtemps, des projections d'images fixes, M. Méliès ! Antoine Lumière, qui faisait fébrilement la navette entre la salle et le contrôle, passa devant lui. Méliès masqua son impatience sous un sourire poli.

En huit-reflets et costume queue-de-pie, ce dernier s'était mis sur son trente et un, regrettant à peine, tant il était fort occupé, que ses deux fils Auguste et Louis, soient restés à Lyon en ce grand jour.

Dehors, les passants se dépêchaient dans le froid sec de l'après-midi en resserrant leur col. Et malgré l'aboyeur qui s'époumonait du mieux qu'il pût pour rabattre la clientèle, très peu de badauds s'arrêtaient devant le 14 du boulevard des Capucines pour jeter un oeil sur les deux minuscules affiches punaisées de part et d'autre de la porte d'entrée.

Sous le titre "le Cinématographe Lumière", l'une d'elles portait la précision suivante : "Cet appareil, inventé par MM. Auguste et Louis Lumière , permet de recueillir, par des séries d'épreuves instantanées, tous les mouvements qui, pendant un temps donné, se sont succédés devant l'objectif, et de reproduire ensuite ces mouvements en projetant en grandeur naturelle, devant une salle entière, leurs images sur un écran."

C'était exact mais un peu abstrait pour l'époque. Un peu cher aussi. Un franc la chaise quand une place de spectacle coûtait 25 centimes ! Ce jour-là, M. Clément Maurice, qui tenait la caisse, comptabilisa 33 entrées payantes et une poignée d'invitées.

A l'intérieur, l'appareil était installé au centre de la salle sur un escabeau de bois et dirigé vers un écran de deux mètres sur deux. Le mécanicien-contremaître Charles Moisson, constructeur du prototype (mais c'est Jules Carpentier qui s'occupa de le fabriquer en série), se tenait prêt, la main gauche sur la manivelle. Lorsque les lumières s'éteignirent, la petite société faillit tomber à la renverse en découvrant que les employés de l'usine Lumière, à Lyon, se diriger tout droit vers eux pour casser la croûte.

Découpée en dix petits films, chacun d'une longueur de pellicule de dix-sept mètres, la projection dura vingt minutes. On y assista, entre autres, au débarquement du congrès de photographie à Lyon, à un exercice de voltige, à une pêche aux poissons rouges, au gag de l'arroseur arrosé ou au déjeuner de bébé. Le public quitta la salle tout estourbi. C'était, commentaient quelques connaisseurs, mille fois mieux que le kinétoscope en batterie d'Edison qui produisait jusque-là une image animée et trop faiblement éclairée à destination d'une seule personne.

Livide et décomposé au milieu de la tempête d'exclamations qui saluaient l'exploit, Méliès faisait moins le fier. Il venait de comprendre que cette diabolique invention pouvait ruiner en moins de deux son florissant commerce. Il se rua vers Antoine Lumière en même temps que le patron du musée Grévin et celui des Folies-Bergère, et tous trois renchérirent à qui mieux mieux pour lui acheter son appareil. Les enchères grimpèrent à 50 000 F, soit carrément le prix d'un théatre. Amidonné comme son faux col, Antoine refusa. Le Cinématographe n'était pas à vendre.

Etrangement, pourtant, tout le monde ne crut pas d'emblée au succès de cette invention. Les deux journalistes scientifiques qui s'étaient déplacés, l'un de "la Poste" et l'autre du "Radical", mentionnèrent sèchement l'événement en raillant entre les lignes son nom trop compliqué pour qu'on le retienne. Le propriétaire du Grand Café lui-même, à qui le Salon indien tenait lieu d'habitude de salle de billard, avait loué la salle moyennant un forfait de 30 F par jour, de peur d'être déficitaire.

Il déchanta les jours suivants lorsque, par un bouche à oreille qui se répandit comme une traînée de poudre, les spectateurs accoururent par milliers. Il fallut appeler la police pour contenir la foule en d'interminables files d'attente.

A Lyon, trois jours plus tard, les frères Lumière reçurent une lettre pincée du fabriquant Carpentier. Il n'avait pas été invité à cette glorieuse première, sinon en catastrophe par "simple circulaire imprimée". Les deux frères firent porter la faute à leur père : "Il n'a pas voulu s'occuper de tout, on n'a pas voulu s'en mêler." Et là-dessus, ils passèrent commande de 200 appareils.

Georges Méliès (1861 -1938)

Prestidigitateur (à la galerie Vivienne et au musée Grévin), fabricant d'automates, propriétaire et directeur (depuis 1888) du "théatre d'illusions Robert-Houdin", Georges Méliès fut tout "naturellement" subjugué par la première séance de cinématographe du 28 décembre 1895 .

N'ayant pu acheter l'appareil, il construit sa propre caméra, enregistre quelques-unes des scènes d'illusionnisme qu'il donnait au théatre, avant de se lancer dans la réalisation de récits fantasmagoriques et de véritables fééries, truffées de trucages, dont certains inventés pour l'écran (fondus, surimpressions, arrêts sur image, montages inversés), et coloriées à la main. Pour ce faire, il crée la Star Film et inaugure à Montreuil-sous-Bois , en mars 1897, un "atelier de prises de vues cinématographiques", équipé de manière à réaliser des films avec mise en scène, scénario, acteurs et décors, premières fictions du cinéma français.

Ses oeuvres les plus célèbres sont Au Royaume des fées, L'Homme à la tête de caoutchouc, Le Livre magique et surtout son Voyage dans la lune (1903), inspiré de Jules Verne et de H.G. Wells, voyage entrepris par le Club des astronomes, présidé par le professeur Barbenfouille. Ce film extrêmement populaire marque l'apogée du talent et de la carrière de Méliès, qui ne pourra résister au développement de l'industrie du cinématographe, et ne saura s'adapter au renouvellement des genres en vigueur à partir de 1910.

 

 

Chronologie et biographies réalisées par Mathieu Cauvin. Source : http://analysefilmique.free.fr/prehisto.php
(de nombreux liens de cette page renvoient vers ce site dont une importante partie est dédié à la préhistoire et aux débuts du cinéma)