LOGIN: 
   PASSWORD: 
                       accès étudiants

 

 
          Frédéric GIMELLO-MESPLOMB, Maître de conférences

 
| cours | | | | |
|
f

chercher

économie du cinéma
politiques de l'audiovisuel
exploitation-programmation
histoire du cinéma
théorie du cinéma
analyse de film
le cinéma de genre
économie de la culture
art, société & politique
politiques culturelles
institutions culturelles
projet professionnel

l'Europe de la culture
les médias européens
sociologie des médias
   
  liste complète des cours
   
Recherche
programme de recherche
expertises scientifiques
Commission Européenne
   
Publications
ouvrages
chapitres d'ouvrages
articles de revues
colloques & conférences
entretiens
   
Direction de recherches
choix du sujet
choix du directeur
travaux en ligne
consignes de rédaction
stages
   
   
   
espace réservé
  ads1
   
Traductions
 
 

La production audiovisuelle française à l'international en 2002


 
 Retour au sommaire du cours

 

Remarques méthodologiques

Les flux financiers drainés depuis l'étranger par les programmes français sont appréhendés sous deux aspects :

- celui de la participation de partenaires de nationalité étrangère (en - celui de la vente ou de l'exportation de programmes en aval de la coproduction ou en prévente,

regroupées dans cet article) à la pro-production. Les données proviennent d'une enquête ad hoc. Les chiffres proviennent de la base en collaboration avec l'INA, auprès de toutes les sociétés adhérentes de données, arrêtée au 6 juin 2003 pour l'exercice 2002, du compte ou non à TV France International (TVFI) ayant une activité de soutien aux industries de programmes (COSIP) géré par le CNC qui bution de programmes à l'étranger ou, à défaut, bénéficiant de remonparticipe au financement de la quasi-totalité des programmes de fictées de recettes provenant de distributeurs étrangers. tion et d'animation et d'une grande part des documentaires.

- celui de la vente ou de l'exportation de programmes en aval de laproduction. Les données proviennent d'une enquête ad hoc, réaliséeen collaboration avec l'INA, auprès de toutes les sociétés adhérentesou non à TV France International (TVFI) ayant une activité de distri-bution de programmes à l'étranger ou, à défaut, bénéficiant de remon-tées de recettes provenant de distributeurs étrangers.

L'année 2002 est, pour l'industrie des programmes audiovisuels français, une année de récession pour l'ensemble de ses composantes internationales. En 2001, un léger repli des ventes avait été largement compensé par une augmentation des opérations de préventes et de coproductions. Cette année, le recul de ces dernières est encore plus fort que la baisse marquée des ventes (-16 %).
Après un long cycle de progression, l'activité internationale connaît un arrêt brutal qui remet les volumes financiers de 2002 au niveau atteint entre 1997 et 1998. Les préventes enregistrent la plus importante chute (-67 %). Leur niveau n'avait jamais été aussi bas depuis 1996 où il plafonnait à 16,6 M€.

L'Europe, partenaire privilégié de la France

La répartition géographique des flux financiers en provenance de l'é-tranger n'a guère changé entre 2001 et 2002. Mais elle offre une structure quelque peu différente entre les ventes et les participations étrangères aux productions.
Le continent américain est toujours plus présent en ce qui concerne les coproductions que les ventes, où il se situe au même niveau que le reste du monde. Depuis quelques années, deux tendances semblent se confirmer : la réduction des participations américaines aux productions nationales (désormais inférieures aux participations européennes) et l'augmentation, certes lente, de la zone "reste du monde" pour les ventes. La relative constance de l'Amérique pour les exportations de programmes est la résultante des achats des Etats-Unis conjuguée à une hausse de ceux du Canada, premier partenaire français en matière de coproductions, et de l'Amérique latine.
En Europe, le bassin germanophone connaît la baisse d'activité la plus forte en termes de ventes. L'Allemagne, traditionnellement le premier partenaire européen de la France en matière de coproduction, a réduit considérablement ses investissements dans ce domaine et est largement supplantée par le Royaume-Uni en 2002. L'Europe de l'Est demeure un petit marché en termes de volumes financiers. Dans cette zone, la Russie devient le premier acheteur à la place de la Pologne qui a sensiblement réduit ses achats.

S'agissant du "reste du monde", la Chine est en passe de supplanter le Japon en tant que meilleur client des pays d'Asie et d'Océanie. Les pays d'Afrique et du Moyen-Orient améliorent leurs parts de marché, bien qu'elles soient encore marginales.

Répartition des investissements et exportations de programmes audiovisuels français en Europe de l'Ouest en 2002

Le groupe Allemagne-Autriche, partenaire privilégié de la France,conserve sa première place en termes de ventes, tout en perdant12,1points de parts de marché en un an. Il capte un quart des ventesen Europe.Toutefois, ces ventes sont en recul de près de 15 M  parrapport à 2001.
La zone anglophone (Royaume-Uni et Irlande) se maintient en deuxième position et se rapproche de l'Allemagne-Autriche, en réalisant éga-lement près d'un quart du montant des ventes sur l'Europe de l'Ouest.L'Italie gagne 4,3 points par rapport à 2001, pour atteindre 14,1% desventes, une progression due pour partie à la baisse des coproductionsréalisées avec ce pays.
Les ventes vers l'Espagne se stabilisent.

Les échanges internationaux, question de genre

L'animation demeure prédominante dans le marché des ventes internationales
En 2002, l'animation demeure le genre qui se vend le mieux à l'international. Représentant 42,4 % des ventes totales (44,6 % en 2001), le genre arrive loin devant le documentaire et la fiction. Cependant, les ventes de programmes d'animation sont en régression, faisant suite à une très forte progression en 2001. Ne rapportant que 45 M€ en 2002, contre 56,4 M€ l'année précédente, elles enregistrent des recettes deux fois supérieures à ce que peuvent générer les ventes de fiction ou de documentaire. Les sociétés françaises ont subi la crise du marché allemand et une surproduction au niveau mondial.

La fiction enregistre une augmentation de 4 points en 2002, pour atteindre 21,6 % du total des ventes à l'international. Le volume financier est en légère augmentation (22,9 M€), mais demeure largement inférieur aux niveaux atteints en 1999 et en 2000. Seul le chiffre d'af-faires des "affaires courantes" (information, reportage) progresse.

Enfin, le documentaire totalise, comme l'année précédente, 22 % des exportations. Son chiffre d'affaires sur les ventes chute. Les documentaires français souffrent de la concurrence anglo-saxone (surtout pour le genre animalier).

 

Exportations des programmes audiovisuels français par zone géographique en 2002

Comme mentionné précédemment, le marché des programmes audiovisuels français est surtout tourné vers l'Europe et, en particulier, l'Europe de l'Ouest quel que soit le genre du programme.

 

Une baisse des investissements étrangers amortie par les programmes de fictions

Concernant l'ensemble des préventes et coproductions, l'année 2002 est une année de récession pour la production audiovisuelle : le volume horaire chute de 7 % et le cumul des devis de 5,5 % par rapport à 2001. L'analyse par genre montre que l'animation est à l'origine de cette baisse, amortie par la prépondérance de la fiction dans le cumul des devis (56 % du montant total des devis).

La production de fiction française est globalement stable depuis trois ans. Cependant, les volumes horaires de 2002 reculent par rapport à ceux de 2001. Toutefois, cette baisse n'est pas incompatible avec une augmentation du cumul des devis, qui atteignent 626,5 M€. Les fictions françaises de 2002 sont donc plus chères et demandent plus de financement que l'année précédente. La stabilité se retrouve également dans la part des coproductions internationales et le montant des devis correspondants, qui sont en moyenne un peu moins élevés que ceux de 2001. En revanche, les apports étrangers accusent une baisse nette, passant de 12 % à 7 %. Ce résultat découle d'une chute importante en volume des coproductions d'initiative étrangère, du fait de la quasi-disparition de grandes séries coproduites avec le Canada et les Etats-Unis. Quant aux coproductions d'initiative française, dont les volumes horaires ont augmenté, elles drainent des financements étrangers plus faibles qu'en 2001.

S'agissant des documentaires, le volume horaire produit enregistre une diminution de 2,5 % (2 705 heures) tandis que le cumul des devis augmente sensiblement (+14 %) pour atteindre 365,9 M€, ainsi que le nombre de titres (+88 titres). Les documentaires de 2002 sont dans l'ensemble plus chers que ceux de 2001, d'où l'augmentation des coproductions pour ce genre. Plus nombreux et plus lourds en termes de devis, ils drainent des apports étrangers plus importants. Après des années de baisse du coût moyen, 2002 marque un renversement de tendance propice au développement et à une meilleure adaptation du genre à la demande internationale. Le documentaire est le seul genre à connaître la croissance en 2002. Depuis l'Odyssée de l'espèce, diffusé en première partie de soirée sur France 3, de plus en plus de producteurs misent sur des oeuvres de 90 minutes adaptées à ce créneau horaire et rivalisant ainsi avec les oeuvres de fiction.

Le secteur de l'animation enregistre une baisse sur l'ensemble de ses agrégats : son volume financier et ses apports étrangers sont divisés par deux par rapport à 2001. Après trois années de très forte croissance de la production, une récession de grande ampleur caractérise 2002. Le cumul des devis tombe à 126,3 M€, soit le plus mauvais résultat des cinq dernières années. Par ailleurs, le montant des apports étrangers s'établit à 50 M€, soit une diminution de 55 % par rapport à 2001. La chute du nombre de titres n'est que de 27 % (44 titres), mais le volume horaire s'élève à seulement 194 heures, soit une durée inférieure de près de 50 % à celle de 2001.
Les coproductions d'initiative étrangère sont les premières victimes de ce constat : une heure de production d'initiative étrangère pour quatre heures d'initiative française. Cette proportion est totalement inhabituelle dans un genre très internationalisé, laissant régulièrement une place prépondérante aux productions d'initiative étrangère. En résulte une baisse des apports étrangers plus que proportionnelle à la baisse des volumes globaux du genre.



Les coproductions

Les coproductions d'initiative française regroupent à la fois les programmes dont le financement des partenaires français (producteur, diffuseur, CNC, etc.) est majoritaire et les coproductions dont le financement des partenaires français est celui qui pèse le plus lourd parmi l'ensemble des partenaires du programme et se trouve donc en position de majorité relative.
Le poids prépondérant de la France dans le financement correspond, en général, à sa primauté dans la conduite artistique et dans la gestion de la production.

Les participations françaises dans des coproductions conduites par des partenaires étrangers peuvent, à certains égards, être considérées comme un investissement dans des productions étrangères, une opération d'importation plus que d'exportation. Il ne faut cependant pas perdre du vue que l'admission d'une production au système de soutien français exige un niveau de financement national d'au moins 30 %, avec un pourcentage de dépenses en France équivalent. Pour minoritaire qu'il soit, le poids du financement et de la responsabilité des partenaires français n'est pas marginal dans ces coproductions enregistrées comme programmes d'initiative étrangère.

haut de page