LOGIN: 
   PASSWORD: 
                       accès étudiants

 

 
          Frédéric GIMELLO-MESPLOMB, Maître de conférences

 
| cours | | | | |
|
f

chercher

économie du cinéma
politiques de l'audiovisuel
exploitation-programmation
histoire du cinéma
théorie du cinéma
analyse de film
le cinéma de genre
économie de la culture
art, société & politique
politiques culturelles
institutions culturelles
projet professionnel

l'Europe de la culture
les médias européens
sociologie des médias
   
  liste complète des cours
   
Recherche
programme de recherche
expertises scientifiques
Commission Européenne
   
Publications
ouvrages
chapitres d'ouvrages
articles de revues
colloques & conférences
entretiens
   
Direction de recherches
choix du sujet
choix du directeur
travaux en ligne
consignes de rédaction
stages
   
   
   
espace réservé
  ads1
   
Traductions
 
 

Les dernières évolutions de la politique française de soutien au cinéma


L'éclosion des aides régionales

En France, c'est la loi de décentralisation de 1982 qui est le point de départ de l'intervention des collectivités locales et principalement des régions. Cette loi touche le secteur du soutien au cinéma et à l'audiovisuel, jusque-là fortement centralisé et géré par le CNC.
Il est à noter que ces lois de décentralisation étant restées muettes sur la question des compétences de ces collectivités en matière cinématographique, toute intervention des autorités locales en ce domaine doit se faire conjointement avec l'Etat.
Ainsi, les départements, les régions, et parfois les municipalités, signent des conventions avec le CNC. Malgré tout, certaines régions ont créé des dispositifs durables de soutien au cinéma et à l'audiovisuel. Excepté Rhône-Alpes Cinéma, les moyens financiers disponibles restent modestes, les moyens cumulés des structures régionales les plus importantes (1) ne représentant que 2% des moyens totaux de l'aide publique au cinéma et de l'audiovisuel en France.
La première structure mise en place a été le CRRAV -Centre régional de ressources audiovisuelles- de la région Nord-Pas-de-Calais. Son objectif initial était de créer une activité économique autour de l'audiovisuel, et ce dans une région marquée par le recul de l'activité économique. L'année suivante, c'est l'Aquitaine qui a créé l'ANC, association qui gère le Fonds régional d'aide à l'industrie de programmes et de l'image.
Mais c'est surtout à partir de la fin des années 80 que le plus grand nombre de structures se met en place. Le fonds régional le plus important est Rhône-Alpes Cinéma (anciennement nommé Centre Européen du Cinéma Rhône-Alpes), créé dans le cadre d'une convention avec le CNC en 1991, sous forme d'une société privée (c'est en France actuellement le seul fonds à avoir ce statut).
Tous ces fonds régionaux sont confrontés à un paradoxe "existentiel" : étant en grande partie dépendant financièrement des contributions des collectivités territoriales, dont le vote sur le budget annuel est conditionné par la majorité politique en place, leur difficulté majeure est de pouvoir s'inscrire durablement, ou tout au moins sur le moyen terme dans le paysage des mécanismes d'aide publics.

 

L'apparition des aides à l'audiovisuel à partir des années 80

Depuis l'apparition des premières aides sélectives, les interventions des Etats se sont étendues et spécialisées. Elles se sont adaptées à l'évolution des marchés.

Le rôle des fonds de soutien


L'évolution du secteur


Depuis l'apparition des premières aides sélectives, les interventions des Etats se sont étendues et spécialisées. Elles se sont adaptées à l'évolution des marchés cinématographique et audiovisuel, et ont pris en compte de nouvelles formes de création audiovisuelle et multimédia.
Avec une gestion de la politique d'aide concentrée autour d'un seul organisme national, et la volonté de repenser l'ensemble du système, la France est sans doute le cas où l'on peut observer le plus aisément tout l'impact de cette évolution. Le CNC a en effet adapté le système national de soutien, toujours en étroite concertation avec les milieux professionnels, au fur et à mesure de l'évolution du secteur.
Actuellement, tout domaine de la création cinématographique et audiovisuelle ainsi que les industries techniques ou encore, depuis 1993, l'édition vidéo et multimédia (2), sont soutenus. Les premières aides aux ouvres audiovisuelles datent de la fin des années 1970. En 1986, avec la création du Compte de Soutien aux Industries de Programmes (COSIP) (3), se met en place le fonctionnement actuel du soutien aux ouvres audiovisuelles (4). Ces ouvres peuvent bénéficier, quel que soit leur genre (fiction, animation ou documentaire), d'une aide sélective ou automatique. En instituant une nouvelle taxe sur la vente et la location de cassettes vidéo (5), l'Etat français a également mis en place en 1993 une aide sélective et une aide automatique à l'édition vidéo (6).
Si certains fonds soutiennent exclusivement les ouvres cinématographiques, de nombreux autres s'adressent indifféremment au cinéma et à l'audiovisuel. Le cas du CNC, qui dans l'établissement de son budget opère une distinction explicite entre soutien aux ouvres cinématographiques et soutien à l'audiovisuel, reste relativement exceptionnel en Europe.

Le financement des aides publiques


Dotations publiques nationales et régionales, recettes provenant de taxes spéciales sur l'exploitation d'ouvres cinématographiques, apports des chaînes de télévision et revenus propres constituent les sources de financement principales des structures et fonds gérant les aides publiques en France. Au plan national, rappelons que les chaînes de télévision sont la principale source de financement de l'aide publique. En France, les deux tiers de l'aide publique provient d'une taxe sur les abonnements et les messages publicitaires des chaînes de télévision privées, et sur les ressources des sociétés publiques de télévision, (5,5% de leur total). Cette taxe est reversée au budget du Centre National de la Cinématographie, pour partie à la section "cinéma" et pour partie à la section "audiovisuel" (7).

Les dernières évolutions des mécanismes publics de soutien

La recherche d'un nouvel équilibre entre vocation économique et culturelle du cinéma.


Depuis leur création, les systèmes d'aide nationaux ont connu des revirements significatifs. Au début des années 90, les lois originelles ont été révisées, voire complètement remplacées dans un grand nombre de pays d'Europe occidentale. Au cours de cette même période, les pays d'Europe centrale et orientale se sont doté de leurs premières lois-cadres du secteur cinématographique, basées sur les principes d'économie de marché.
La faible circulation des productions nationales hors de leurs frontières, les maigres parts de marchés des cinématographies européennes sur leur propre territoire, ainsi que les difficultés grandissantes du secteur de la distribution amènent les responsables des différents pays tout comme les instances européennes, à s'accorder sur de nouvelles perspectives. Ces dernières touchent en particulier la volonté d'assumer conjointement la double vocation culturelle et économique du cinéma et de l'audiovisuel. D'une façon générale, l'objectif des aides publiques consiste à opérer un équilibre entre subvention et investissement, avec toutefois une attention plus forte à l'aspect économique et aux effets structurels sur le tissu d'entreprises de production dans certains pays.

Notes

(1) Douze structures régionales et locales ont été considérées pour cette étude - Rhône-Alpes Cinéma, Centre régional des Ressources audiovisuelles Région Nord-Pas de Calais, Association régionale du cinéma de Haute Normandie, Atelier de production Centre Val de Loire, Fonds d'aide à la production audiovisuelle de la Région Midi-Pyrénees, Fonds régional d'aide à l'industrie des programmes et de l'image - Aquitaine, Fonds d'aide à la production cinématographique de la région Franche-Comté, Centre Franc-Comtois du cinéma, Fonds d'intervention pour le cinéma et l'audiovisuel de la Région Languedoc-Roussillon, soutien à la création audiovisuelle de la région Alsace, les aides à l'audiovisuel de la Communauté urbaine de Strasbourg.
(2) De la même façon, le financement de l'aide publique a, lui aussi, évolué, l'Etat mettant en place différentes taxes sur le prix du billet d'abord, puis sur les recettes des chaînes de télévision et enfin sur la location et sur la vente de cassettes vidéo, taxes qui alimentent le compte de soutien. À côté de ces taxes, le ministère de la culture verse une subvention au CNC mais celle-ci est limitée et le plus souvent utilisée pour des projets dits d'action culturelle
(3) Décret N°86-175 du 6 février 1986, relatif au soutien financier de l'Etat à l'industrie des programmes audiovisuels.
(4) Les dernières modifications du texte concernant le COSIP l'ont été par le décret N°95-110 du 2 février 1995 relatif au soutien financier de l'Etat à l'industrie des programmes audiovisuels. Ces modifications réservent en particulier l'aide sélective aux entreprises qui ne peuvent pas bénéficier du soutien automatique.
(5) Institué par la Loi de finances 1993 et entrant en application le 1er juillet 1993. Le taux est fixé à 2% du montant des encaissements mensuels hors taxe.
(6) Décret n°94-562 du 30 juin 1994 relatif au soutien financier de l'Etat à l'édition de vidéogrammes destinés à l'usage privé du public.
(7) Article 36 de la loi de finances pour 1984.


source : ADDOC (Association des cinéastes documentaristes)