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          Frédéric GIMELLO-MESPLOMB, Maître de conférences

 
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Christopher LASCH : Culture de masse ou culture populaire ? (1981)




 

Culture de masse ou culture populaire ?

Essai, ISBN 284158 173 X. Traduction de Frédéric Joly.
Préface de Jean-Claude Michéa. Collection Sisyphe. 80p.

 

Né en 1932 à Omaha et décédé en 1994, Christopher Lasch enseigna l'Histoire à l'université et publia de nombreux ouvrages, parmi lesquels La Révolte des Élites et la Trahison de la Démocratie, Culture du narcissisme et Le seul et vrai paradis. Figure majeure du marxisme américain des années 70, devenu par la suite "aussi inclassable que H.D. Thoreau" (Richard Rorty), il est resté jusqu'à sa mort l'un des analystes les plus lucides et des critiques les plus intransigeants des évolutions du capitalisme moderne.

La culture de masse est défendue à partir de l'idée qu'elle a permis de faire accéder chacun à un éventail de choix autrefois réservé aux plus riches. La confusion entre démocratie et libre circulation des biens de consommation est si profonde que toute protestation contre l'industrialisation de la culture est automatiquement perçue comme une protestation contre la démocratie elle-même. Alors que le marketing de masse, dans le domaine culturel comme ailleurs, n'augmente pas, mais réduit les possibilités de choix des consommateurs. La culture de masse, homogénéisée, des sociétés modernes n'engendre nullement une " mentalité " éclairée et indépendante, mais au contraire la passivité intellectuelle, la confusion et l'amnésie collective. Ce pseudo pluralisme culturel appauvrit l'idée même de culture et ignore le lien intrinsèque existant entre liberté intellectuelle et liberté politique.
Une culture vraiment moderne ne répudie pas les schémas traditionnels. La gauche doit donc réviser ses idées sur ce qui fait accéder les hommes à la modernité.



 

Dans la presse.

" Un vif essai de combat qui permet au philosophe de planter ses piques dialectiques dans l'enthousiasme béat d'Herbert Gans, figure emblématique de la gauche américaine, convaincu d'assister, à travers l'édification d'une culture de masse, à la naissance d'un monde meilleur. (.) Indifférent à l'évocation de la liberté du consommateur, sévère à l'égard de la lecture marxiste du processus de modernisation, lucide sur les aboutissants des discours anti-autoritaires, sensible à l'éradication des différentes formes de culture populaire, il met en miettes les commandements de la subversion autorisée. (.) Résister au déracinement et à la modernisation forcée lui paraît le plus souvent une attitude de bon sens pour préserver les conditions d'une existence pleine et bonne. (.) À lire pour s'exercer à une activité qui doit devenir le sport intellectuel de saison : faire mal aux bobos. " Sébastien Lapaque, le Figaro littéraire .

" Ce bref essai est une parfaite introduction à l'ouvre de ce penseur inclassable. Attaché au sens du lieu et au sens du passé, Lasch ne confond pas la liberté et ses traductions concrètes avec l'absence de contraintes chère aux nomades déracinés façonnés par une culture de masse uniformisatrice. La marchandisation du monde et la réduction de l'individu au statut de simple consommateur impliquent la destruction de toute " mémoire collective ", nous rappelle t-il. C'est dans la résistance à cette vaste liquidation que s'inscrit Lasch. On comprend d'autant mieux son étonnante actualité. " Christian Authier, L'Opinion indépendante du Sud-Ouest .

" Lire ce petit texte de Christopher Lasch, vingt après sa parution aux États-Unis, peut procurer le bonheur assez particulier d'avoir échappé aux remugles de la pensée dominante, aux cultes obsédants de la modernité, de la communication et du journalisme. Lasch nous rappelle d'abord que l'ordre capitaliste et l'ordre médiatique ne sont nullement " conservateurs " (.) L'apologie de l'innovation constitue donc souvent une des armes de la domination (.) À l'heure où trop de contestataires servent de caution " citoyenne " au nouveau discours dominant, un tel rappel n'est pas sans portée. " Serge Halimi, Le Monde diplomatique .

" On confond culture de masse et culture populaire dans le dessein de tenir à distance cette forme de critique pour laquelle, très simplement, chacun a droit au meilleur. C'est bien justement le contraire de l'élitisme. Et c'est précisément ce que les élites de la marchandise culturelle ne supportent pas : qu'on puisse défendre l'idée que les ouvres les plus belles devraient légitimement être les plus populaires, contre la massification de la médiocrité. Moins de cent pages auront suffi à Christopher Lasch pour régler ce problème. Dans Culture de masse ou culture populaire ? , l'intellectuel américain aujourd'hui disparu pointait précisément ce problème : c'est parce qu'elle a travesti la démocratisation du savoir en abrutissement de masse que la logique marchande peut, à bon compte, accuser d'élitisme ceux qui se font une idée un tout petit peu élevée de la culture populaire. " Gilles Tordjman, epok .

" Un court essai prémonitoire. Il traite de la marchandisation de la culture et polémique avec un " moderniste de gauche " américain. Le livre est paru aux Etats-Unis en 1981, il aurait pu paraître en 2001 en pleine guerre du Loft. " Philippe Petit, Marianne .

 

Pour en savoir plus :

Editions climats