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Les techniques numériques : l’ère de la reproduction
numérique (2eme partie)
(à partir du texte de Carole Desbarats)
Depuis
presque trente ans, les techniques numériques ont pénétré
intimement la fabrication et la réception des films. Simultanément,
les possibilités techniques, les ouvertures et les freins à
la création artistique se sont développés dans
le temps où le pacte avec le spectateur a évolué.
Il y a six ans, un des directeurs d’effets spéciaux français
les plus créatifs, Christian Guillon, créait le trouble
dans le festival européen consacré aux techniques numériques,
Imagina à Monte-Carlo, en affirmant que désormais, c’était
l’image elle-même qui pouvait être la matière
première de... l’image. Autrement dit, que la frontière
n’était plus franchement perceptible entre ce qui était
prélevé sur le réel et ce qui était modifié
à partir d’un traitement numérique de l’image.
L’exemple de Forrest Gump, le benêt serrant la main de
John Fitzgerald Kennedy dans le film de Zemeckis de 1994 donne une
idée de ce que la réalité peut dorénavant
subir comme électrochocs, et ce d’autant plus que ces
modifications peuvent parfaitement être insoupçonnables
et renforcer le réalisme du film, là où parfois,
a contrario, elles peuvent aussi être mises en avant pour accentuer
les choix esthétiques et de sens du film.
En fait, autant les possibilités ouvertes par les techniques
numériques sont nombreuses, autant le principe qui les régit
est relativement réductible à une combinatoire simple
: il s’agit surtout d’effacer, d’ajouter, de multiplier.
Effacer ce qui gêne, ajouter ce qui était absent à
la prise de vues, multiplier non les petits pains mais ce qu’il
est inutile de convoquer dans la réalité avec ce que
cela veut dire de dépenses financières et d’énergie.
Simplifié à l’extrême, cela veut dire que
l’on copie et l’on colle ad libitum l’extrait d’image
et de son ainsi découpé et multiplié. Ces possibilités
permettent donc une ouverture d’imaginaire, les scénaristes
ne sont plus obligés par réalisme financier de se cantonner
à des espaces réduits ou à un petit nombre de
figurants, on peut aussi, par exemple, présenter des décors
en trois dimensions sur maquette virtuelle à un réalisateur
avant de partir en repérages ou d’entreprendre la construction
d’un décor en studio. On prendra ici un premier exemple
lié à cette relation décor/scénario/ mise
en scène/image : l’ouverture de Blade Runner, de Ridley
Scott (1981) permet d’avoir d’emblée une idée
du monde dans lequel se déroulera l’action. Ces premiers
plans sont essentiels dans la construction du pacte que le spectateur
noue avec le film : ils mélangent prise de vue réelles,
retravail de la couleur, maquettes, etc. Dans ce cas le chef-décorateur,
le chef-opérateur et le responsable des effets spéciaux,
Douglas Trumbull en l’occurrence, travaillent avec un mélange
de techniques traditionnelles et de techniques numériques.
Si désormais, la question des transformations du réel
est intégrée dès les débuts de l’écriture,
au scénario, elle sera donc budgétée, la production
décidera avec ou sans réalisateur, décorateur,
opérateur de prises de vues ou de son si tel ou tel effet,
tel décor doit requérir ou non l’intervention
des techniques numériques.
Concrètement, et avant même de parler de choix esthétiques
radicaux, les techniques numériques permettent une assistance
à la production, en logistique : on n’est pas obligé
d’attendre une star pour tourner, parfois, si on en a le budget
suffisant, on peut faire une prise de vues sans elle et l’ajouter
après, elle aura alors tourné séparément
sur blue screen ; de la même manière, on peut enlever
un micro qui apparaît dans le champ et ne pas refaire la prise
si elle était bonne pour le jeu d’acteur.
L’aide à la logistique permet également de travailler
en sécurité pour les cascades que l’on «
nettoie » ensuite des harnais, les explosions de toutes sortes
etc. Cette sécurisation des tournages libère l’imaginaire.
Dans Matrix, les frères Wachowsky font exécuter des
cascades infernales à Carrie-Anne Moss, jusqu’alors tranquille
mannequin canadien qui avait fait quelques apparitions à la
télé dans Alerte à Malibu. Elle se livre donc
à des combats en apesanteur réglés comme des
chorégraphies par Yuen Wo-Ping, jusqu’alors responsable
des combats de kung fu des films de Jet Li ou Jackie Chan. Yuen Wo-Ping
a fait travailler les trois acteurs principaux pendant quatre mois
pour les initier aux rudiments des arts martiaux et des techniques
d’envol avec harnais, sachant que la difficulté réside
surtout dans l’atterrissage. D’ailleurs, l’actrice
s’est blessée dans le tournage de la scène de
bagarre dans le hall. Les effets spéciaux seront, eux, assurés
par un ancien assistant de Douglas Trumbull, John Gaeta qui, en particulier,
va se servir d’un trucage mis au point par la société
française d’effets spéciaux, Buf, la stéréophotogrammétrie.
Il s’agit de figer une image dans un plan en mouvement. Pour
cela, 120 appareils photos reliés les uns aux autres se déclenchent
à intervalle minimum (un tiers de seconde), un ordinateur fera
le lien en bout à bout de ces photos. Cela permet de figer
des figures de kung fu en apesanteur, voire de ralentir l’arrivée
d’une balle sur une cible.
Toujours au tournage, l’utilisation de la caméra numérique
produit d’autres effets : légèreté, coût
réduit – au moins tant que l’on en repasse pas
sur pellicule –, maniabilité, proximité des comédiens,
mais aussi transformation des rapports de pouvoir sur le plateau,
parce que le nombre de personnes de l’équipe image est
réduit par rapport à un tournage pellicule, parce que
parfois le cinéaste cadre lui-même, etc. C’est
ce que théorisent Pascal Arnold et Jean-Marc Barr dans leur
trilogie. A eux deux, ils sont scénariste, chef-opérateur,
comédien, réalisateur et producteur. Du coup, par désir
d’être in media res, par expérience moindre peut-être,
la caméra bouge beaucoup. Parfois inutilement… mais l’essentiel
ne réside pas dans cette coquetterie. La proximité avec
le comédien semble un acquis bien plus important, d’ailleurs,
on remarque que certains films, ceux d’Asia Argento, de Pierre
Trividic et Patrick Mario Bernard ont, ces trois dernières
années orienté cette intimité vers une exploration
de la sexualité la plus crue.
Cela étant, outre la valse nauséeuse que mènent
certains opérateurs avec leur petite caméra, la DVcam
présente un autre défaut : jusqu’à aujourd’hui,
son micro prend un son qui ne satisfait pas aux exigences que le développement
exponentiel des techniques sonores développe chez le spectateur.
L’équipe son garde sa place dans ce cas, sauf à
« tout refaire » en post-production comme c’est
possible aujourd’hui. Ce son peut aussi satisfaire dans des
conditions esthétiques précises, celles du groupe Dogma.
Ainsi, dans Les Idiots de Lars von Trier, une perche apparaît-elle
nettement en reflet sur une vitre de voiture et n’a pas été
effacée grâce aux techniques numériques. En fait,
les dix commandements du groupe Dogma qui poussent les cinéastes
à un strict respect du lieu, de la prise dans ce lieu, en refusant
tout effet supplémentaire (filtre, musique, accessoire, etc.)
n’inclinent pas les tenants de ce dogme à intervenir
sur la prise de vues, fût-elle défectueuse. Très
vite, les cinéastes briseront les règles qu’ils
se sont eux-mêmes fixées.
A la post-production,
en montage d’abord, le bouleversement n’est plus massif,
il est aujourd’hui intégré : depuis quelques années
déjà, la tendance est clairement inversée, on
ne monte pour ainsi dire plus en pellicule, on travaille sur système
numérisé, Avid surtout, et parfois Lightworks, quand
ce n’est pas sur petit logiciel presque domestique comme Final
Cut Pro par exemple. En fait, en dehors des effets spéciaux,
c’est le montage virtuel qui aura été le cheval
de Troie des techniques numériques, sa facilité d’utilisation
est certes moins grande que celle d’une table de montage mais
ses possibilités d’action sont potentialisées.
Thelma Schoonmaker, la monteuse attitrée de Scorsese, en parle
très bien : voici ce qu’elle en dit en mars 1996 (in
Cahiers du cinéma) : “Avec cette technique, on peut tenter
plein de choses : faire une version d’un montage, puis une autre
qui permet de garder quand même la première, comme des
photocopies d’un original. On peut faire toutes sortes de travaux
sur l’image, changer l’ordre des plans de manière
très rapide, sans se soucier de la bande-son. On peut triturer
une scène jusqu’à l’infini tout en préservant
une première possibilité de montage, qui est de toutes
façons mémorisée et à laquelle on peut
revenir. Avec le film, si on décide de tout refaire, tout démonter
pour obtenir quelque chose de nouveau, cela prend beaucoup de temps…
» Ce que l’on peut ajouter est qu’avec le montage
vidéo traditionnel cela prenait encore plus de temps. Mais
si la combinatoire est toujours tentante dans sa facilité (le
monteur est devant un ordinateur et il coupe et colle, supprime, ajoute
et multiplie), elle ne résout pas la question essentielle du
montage : le montage, comme le disent Catherine Zins et Jacques Comets,
monteurs de leur état et aussi directeurs du département
montage de La fémis, le montage, c’est avant tout de
la pensée, et le temps de maturation que demande la pensée
est, lui, incompressible. Ce que certains producteurs peu scrupuleux
ne veulent pas prendre en compte : puisque les manipulations se font
plus vite avec ces techniques, le montage doit, selon eux, se faire
plus rapidement, ce qui n’est que partiellement vrai. Il en
va donc du montage virtuel comme de la complexité des choses
en général, d’un côté, une facilité
de travail permet d’essayer des possibles, de l’autre,
elle entraîne la tentation de tenter avant de réfléchir
et ce que Comets appelle « la fascination pour le raccord »,
c’est-à-dire pour le détail avec perte de vue
de l’ensemble. D’une part, le métier de monteur
évolue avec la disparition des assistants qui ne trouvent plus
leur utilité et par voie de conséquence, une transformation
profonde de la transmission de ce métier qui ne peut plus se
faire par compagnonnage, de l’autre une démocratisation
de la pratique du montage accessible à chacun (talent non compris)
à travers les outils numériques simples commercialisés
en grandes surfaces spécialisées.
On retrouve cette ambivalence dans un deuxième domaine de la
post-production qui a considérablement changé, le son.
Les techniques numériques ont là aussi plusieurs effets,
l’ouverture des possibles, mais aussi la modification des métiers
: le prémixage arrive de plus en plus tôt, alors que
le mixage était selon l’expression de Jean-Pierre Laforce
« la dernière étape de la mise en scène
» . D’où deux attitudes, celle des réalisateurs
dépassés par la technique en constante évolution
dans le domaine du son et celle des cinéastes qui, tout en
n’y connaissant pas grand-chose, ne lâchent pas le bout
de gras et exigent ce qu’ils souhaitent pour leur film. En fait,
le développement des techniques sonores ne fait que rendre
plus visible l’opposition entre art et industrie, le comble
étant atteint par la division du travail à l’américaine
où le sound designer construit l’esthétique de
la bande-son pour l’apporter toute faite au réalisateur.
La conception de l’auteur en prend un coup dans l’aile.
La dernière étape du film avant projection est celle
de l’étalonnage qui lui aussi devient numérique,
donc ouvert à tous les possibles. Dans ce dernier cas de figure,
cela veut dire que le cinéaste est comme un peintre, le chef-opérateur
aussi : c’est ce que dit Aude Humblet, une des grandes de l’étalonnage
numérique en France qui compare son travail à celui
d’un coloriste. C’est ce qu’a fait Lars von Trier,
en précurseur, en 1996, dans son film Breaking The Waves, tourné
en film mais retravaillé sur ordinateur pour en modifier les
couleurs.
L’aide à la logistique du film se manifeste aussi avant
le tirage de la copie d’exploitation avec la possibilité
de restaurer le négatif en effaçant les traces de manipulation
qui altèrent l’image, entre autres les rayures. Il va
de soi que, par ailleurs, ces possibilités sont mises en œuvre
pour restaurer les copies du patrimoine cinématographique.
Enfin, la projection devrait elle aussi être numérisée,
sous peu. C’est tout au moins ce qu’annonçait Georges
Lucas il y a quelque temps, promettant une généralisation
des projecteurs numériques pour 2005. Nous en sommes loin :
la profession – laboratoires, distributeurs, exploitants en
tête – a résisté. Non seulement le coût
de l’opération qui consisterait à changer tous
les projecteurs serait énorme, mais, en plus, on serait en
droit de s’inquiéter de la place d’un cinéma
non industriel dans cette configuration.
On le voit, la totalité de la chaîne est touchée
et cela explique d’ailleurs la fragilité économique
de certaines entreprises qui ne peuvent faire face aux modifications
économiques induites. C’est le cas des laboratoires menacés
par la question du non-développement de la pellicule et la
concurrence du numérique.
L’utilisation
de techniques numériques pour revenir sur le prélèvement
sur le réel va donc du fait d’effacer des éléments
indésirables à celui de faire tourner un acteur mort,
j’y reviendrai. Sans compter que cela bouleverse profondément
les métiers du cinéma par l’intégration
de ces techniques dans tous les corps de métier, la spécialisation
de métiers existants (décor, image, son), la modification
métiers existants (montage et montage son), la création
de nouveaux métiers, (directeurs d’effets spéciaux,
étalonneurs numériques).
Une alternative se présente donc, et elle n’est pas différente
de celle qui s’est posée à chaque changement de
technique cinématographique : soit développer l’inventivité
grâce à ces techniques soit résister à
l’utilisation de ce qui a été si difficile à
faire en n’abdiquant pas devant la maîtrise du savoir
technologique de plus en plus lourd et pas forcément partagé.
Par
ailleurs, cette ouverture des possibles ne va pas sans faire naître
d’autres questions, d’ordre éthique celles-là.
Nous les avons déjà évoquées en parlant
de Forrest Gump. Un autre tournage nous permet de les poser plus frontalement,
celui de The Crow d’Alex Proyas qui a été fortement
perturbé par la mort de l’acteur. La production a pris
la décision de faire un travail de compositing pour intégrer
les séquences tournées du vivant de l’acteur dans
les décors contemporains de la suite du tournage et de faire
ainsi jouer un comédien mort. D’une certaine manière,
ce sont également les questions que pose un film comme Le Spécialiste
d’Eyal Sivan et Rony Brauman, film qui travaille la figure d’Eichmann
à partir de centaines de rushes vidéo de son procès,
numérisées plus de trente ans après. Ce film
fait intervenir non seulement la technique connue du montage d’archives
mais également des interventions sur les prises de vue vidéo
de l’époque : modifications d’angles, ajout de
bruitage, introduisant ainsi des éléments extérieurs
qui peuvent intervenir dans la création – volontaire
ou involontaire – d’un personnage de fiction à
partir d’images d’archives.
Pour le dire brièvement, avec le soupçon porté
sur la valeur référentielle de la réalité,
avec l’image comme matière première de l’image,
l’ontologie bazinienne est mise à mal et le pacte avec
le spectateur est en train de se redéfinir.
Il faudrait, en ces temps troublés, dire un mot de ces questions
éthiques quand elles touchent la représentation de la
guerre ; un photographe de guerre, Patrick Bas a dû insister
pour que l’on ne retouche pas sur Photoshop les images qu’il
a envoyées de Bagdad la semaine dernière, la première
fois que la ville s’est trouvée plongée dans le
noir. La sous-exposition rendait selon « l’atmosphère
de fin du monde qui régnait à ce moment-là dans
la ville », remonter la lumière enlevait cette impression,
or, c’est ce que automatiquement le personnel des agences de
presse aurait fait. (France Info 6 avril 2003). A fonds renversé,
et à mi-parcours entre les questions d’éthique
et celles d’esthétique, on retrouve les problèmes
posés par la trop grande précision des images numériques
: du coup, on a créé un logiciel permettant de les brouiller
un peu, le motion blur, pour retrouver un peu du trouble de la réalité.
Aux
questions d’éthique se superposent donc celles d’esthétique
: on l’aura vu, toutes ces innovations technologiques peuvent
servir la création artistique. Il faut juste cerner quelle
est la proposition faite par le cinéaste et son équipe
à partir de ces outils. Pour en revenir à l’exemple
le plus évident, une caméra DV de petite taille ne provoque
pas le même effet qu’une caméra 35 dont la massivité
ne peut être ignorée des acteurs. Elle peut être
perçue comme une prothèse de la main, un prolongement
du corps de celui qui la tient et qui n ‘est pas toujours le
chef-opérateur. En effet, la simplicité de maniement
de cet outil donne envie au cinéaste de la prendre lui-même
et, grâce à cela, de ne laisser personne s’approcher
de ses acteurs davantage que lui. Ce sentiment, soit d’appropriation,
soit de griserie d’un rapport nouveau aux acteurs conduit donc
certains réalisateurs à filmer eux-mêmes. Mais
le vertige qui a saisi les spectateurs devant les mouvements d’appareil
vertigineux voire nauséeux produits par une caméra instable,
tant par désir de recherche esthétique que parfois par
incompétence semble s’atténuer : aujourd’hui,
la mini-caméra n’est plus utilisée pour sa seule
maniabilité, sa faculté de se faufiler partout. Ou l’est-elle
mieux. Certaines expériences jouent un rôle d’exemple
intéressant, par exemple, la très belle image que Yorgos
Arvanitis a faite pour Johnathan Nossiter dans Signs and Wonders où
la qualité de la prise de vues est liée au talent du
chef-opérateur, qui, par ailleurs, travaille en numérique
sur ce film.
Alors, bien sûr, on a envie de comparer la liberté qu’a
donnée la petite DV légère à celle qu’ont
procurée les caméras 16 aux cinéastes ethnologues
et à la Nouvelle Vague. Oui, et en même temps on sait
bien que tous les films de la Nouvelle Vague n’ont pas suivi
les commandements de ce que, a posteriori, nous croyons être
le dogme de cette école. Comme Lars von Trier lui-même
s’est empressé de contrevenir au dogme qu’il avait
contribué à ériger. En fait, comme toujours,
ce qui compte est, in fine, l’expression artistique : dans Breaking
The Waves, et son film suivant, Les Idiots, la caméra valse
énormément. Or, ce cinéaste danois a pris une
caméra traditionnelle film pour le premier des deux tournages.
Mais il a demandé à Robby Müller, son chef-opérateur,
de l’utiliser comme un outil très léger, très
maniable, ce qu’il se demandera à lui-même pour
le second puisqu’il y tient la caméra, numérique
cette fois. En fait, ce qui compte donc est que, traditionnelle ou
numérique, pour von Trier, la caméra doit suivre le
vertige existentiel de ses personnages et le faire partager au spectateur.
Finalement, pour un artiste, les outils numériques ne font
que se rajouter dans la boîte à outils.
Il n’en va pas forcément de même pour les financiers.
Reste aux cinéastes à résister.
Note
: le titre « Ère de la reproduction numérique
» est celui d’un colloque organisé en 1999 par
l’École de Cinéma de Milan et la SMPTE (Society
of Motion Picture and Television Engineers). Bien sûr, ce titre
rendait hommage à Walter Benjamin.
Texte
disponible sur http://www.cinematheque.be/fr/cours1.htm
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