Frédéric GIMELLO-MESPLOMB, Professeur des Universités
Centre Norbert Elias UMR 8562 UAPV - CNRS - EHESS

 
   

 

 
| cours | | | | |
|
f

chercher
méthodes enquête en SHS
les publics de la culture
publics et réseaux sociaux
politiques culturelles
sociologie des publics
 
 
 
 

économie du cinéma
politiques de l'audiovisuel
exploitation-programmation
histoire du cinéma
analyse de film
le cinéma de genre
économie de la culture
sociologie de la culture.
politiques culturelles
institutions culturelles
économie des médias

l'Europe de la culture
les médias européens
sociologie des médias
   
  liste complète des cours
   
Recherche
programme de recherche
expertises scientifiques
Commission Européenne
   
Publications
ouvrages
chapitres d'ouvrages
articles de revues
colloques & conférences
entretiens
   
Direction de recherches
choix du sujet
choix du directeur
travaux en ligne
consignes de rédaction
 
   
   
   
espace réservé
  ads1
   
Traductions
 
 

L'incontournable lettre de recommandation

par Adam Chapnick (professeur au Collège des Forces canadiennes et au Collège militaire royal du Canada)


source : http://www.affairesuniversitaires.ca/Francais/issues/2007/fevrier/lettre_recommandation_01.html

La rédaction de lettres de recommandation pertinentes représente une des activités fondamentales des enseignants, mais ces derniers reçoivent très peu d’information sur la façon de rédiger une lettre efficace pour les étudiants. Il est décevant de constater qu’il n’existe pour ainsi dire aucune documentation sur le mode de rédaction de lettres de recommandation pour les étudiants qui souhaitent s’inscrire à un programme d’études supérieures, ici ou à l’étranger, ou qui cherchent à décrocher un emploi.

La principale faiblesse des lettres de recommandation est leur caractère imprécis et général; il serait donc impérieux que les professeurs connaissent suffisamment les candidats qu’ils recommandent. Des recherches laissent entendre qu’il vaut parfois mieux ne pas rédiger de lettre que de le faire avec peu d’enthousiasme. Le professeur doit donc déterminer s’il est dans l’intérêt de l’étudiant qu’il lui rédige une lettre : Le tient-il suffisamment en haute estime? A-t-il été en contact avec lui récemment? Sa connaissance de l’étudiant est-elle pertinente dans son dossier de demande?

Si le répondant ne connaît pas très bien l’étudiant, il doit lui demander de fournir des renseignements appropriés : un curriculum vitæ à jour, un relevé de notes non officiel ou tout autre renseignement succinct jugé utile. Si l’étudiant a suivi un cours avec un assistant à l’enseignement, il serait bon de communiquer avec ce dernier pour obtenir son point de vue sur le rendement de l’étudiant.

La structure fondamentale d’une lettre de recommandation est relativement invariable d’une discipline à l’autre et d’une culture à l’autre, mais il convient d’émettre une mise en garde. Aux États-Unis, la loi fédérale permet aux étudiants de se prévaloir ou non du droit de lire leurs lettres. Les étudiants non américains doivent toutefois être informés du fait que, s’ils choisissent de se prévaloir de ce droit, il semble qu’ils se placent en situation désavantageuse; les comités de sélection semblent accorder davantage de valeur aux lettres confidentielles. Les répondants devraient le préciser d’entrée de jeu.

Ce type de lettre comprend généralement quatre sections. Dans la première, l'introduction, le répondant indique son lien avec l'étudiant et depuis combien de temps il le connaît.

Dans la deuxième section, il aborde précisément les réalisations de l’étudiant (notes obtenues, classement par rapport à ses collègues de classe ou toute autre preuve de réussite), et dans la troisième section il décrit le candidat de manière générale, mais également sur le plan personnel (éthique de travail, aptitudes sociales, réalisations parascolaires). Dans la conclusion, il doit recommander l’admission de l’étudiant au programme visé de façon claire et explicite.

Une question délicate
Le contenu de la lettre, et surtout l’ardeur avec laquelle il recommande l’étudiant constituent parfois pour le répondant des sujets de préoccupation. La question de l’exagération des capacités du candidat est très délicate. Une étude relativement récente du Journalism and Mass Communication Educator porte à croire que, dans l’ensemble, les lettres de recommandation sont moins démesurées qu’on le croit en général. Il faut donc se sentir à l’aise de formuler franchement une recommandation.

Pour déterminer quels éléments inclure dans une lettre, les répondants doivent tenir compte de certaines particularités culturelles. Les comités d’admission britanniques semblent s’attendre à des lettres équilibrées et jugent plus crédibles les répondants qui reconnaissent des défauts à leur candidat que ceux qui ne font que des éloges. À l’inverse, aux États-Unis, les évaluateurs ont davantage tendance à recevoir l’énumération des imperfections du candidat comme un vote de non-confiance. Ils réagissent également mieux aux longues lettres qui comprennent des éléments personnels, alors que les lettres provenant de répondants britanniques ou allemands sont généralement plus factuelles et peuvent même être perçues comme abruptes par des Nord-Américains parce qu’elles insistent davantage sur les réussites scolaires mesurables du candidat. Au Canada, la réaction des membres des comités varie selon le lieu où ils ont fait leurs études supérieures : ceux qui ont étudié en Europe ou au Royaume-Uni ont davantage appris à respecter la tradition européenne.

Les présentes remarques ne sont formulées qu’à titre indicatif pour signaler l’écart observé actuellement dans l’enseignement. Cette situation s’explique en partie par la définition étroite de l’expérience d’apprentissage des étudiants. Dans l’environnement universitaire actuel, il est particulièrement important que les professeurs reconnaissent que l’engagement croissant envers l’apprentissage continu et le caractère officiel des expériences universitaires font de la lettre de recommandation une pierre angulaire de l’avenir de nos étudiants. Les responsables des programmes de perfectionnement des professeurs doivent donc organiser des séances d’information fournissant aux professeurs et aux assistants à l’enseignement les outils dont ils ont besoin pour rédiger des lettres justes et efficaces.