en partenariat avec le Festival Caméra des Champs 2006

mercredi 17 mai 2006
à partir de 17h30

soirée-conférence
proposée par l'Atelier Expertise Culturelle du
Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales
et le département d'études cinématographiques de l'Université de Metz

"Cinéma français et américain  :
regards croisés sur le monde rural à l'écran"

 


 

mercredi 17 mai 2006

Cinéma français et américain  : regards croisés sur le monde rural à l'écran

séance organisée en partenariat avec le Festival « Caméra des champs » du 17 au 21 mai 2006

 

La séance sera suivie d'une projection d'André, ouvrier agricole Documentaire. 1992. 16 mm. couleur et NB, 54 minutes. France.

réalisation, écriture : Guy Chapouillié
image : Guy Chapouillié
son : Pierre Voyard
montage: Guy Chapouillié
production: ESAV- Ministère de l'Éducation Nationale

résumé : Un paysage de l'imaginaire consacré aux difficultés de communication que rencontre la plus oubliée des figures paysannes : l'ouvrier agricole. Depuis son adolescence, André Chambernac a vécu, dans un isolement constant, les affres d'une communication qui se faisait exclusivement sur le mode impératif. Au fil des années, il a mis de l'argent de côté et s'est acheté une maison : désormais, chaque semaine, il rentre chez lui. Avec ce voyage hebdomadaire et cette maison, André se métamorphose : il change de visage, se redresse et retrouve sa voix.

biographie : Ingénieur agronome, Guy Chapouillié a soutenu une thèse sur le cinéma agricole à l'EHESS sous la direction de Marc Ferro. Réalisateur de plusieurs films consacrés à la situation des agriculteurs, notamment dans les pays du Sud, auteurs d'écrits du la ruralité à l'écran (Cinéthique, CinémAction, Les Cahiers du cinéma, Regards...), il est professeur des Universités en cinéma et directeur de l'Ecole Supérieure d'Audiovisuel de l'Université Toulouse II. Filmographie indicative : La catastrophe ordinaire : l'érosion en région de grande culture (1996), André, ouvrier agricole (1992), La pauvreté au village (1985), l'Olivier (1975).

 

PROGRAMME

Guy Chapouillié : Jeunes agriculteurs et anciens. Les défis de l'isolement et de la communication entre générations.

L'intervention portera sur la réception des films sur la rulaité par les jeunes agriculteurs et sur le défi que relève le cinéma agricole lorsqu'il s'agit de rompre l'isolement et de contribuer à une nouvelle forme de sociabilité entre générations.


Valérie Vignaux : cinéma, éducation de masse et propagande agricole dans l'entre-deux-guerre :
Les films de Jean Benoit-Lévy pour la cinémathèque du Ministère de l'agriculture (1924-1939)

L'établissement de la filmographie de Jean Benoit-Lévy révèle l'importance quantitative d'une œuvre et sa singularité. Producteur-réalisateur, il dirige durant l'entre-deux-guerres plus de 300 films, courts et longs-métrages, pour des institutions au service de l'État. Parmi cet ensemble prolifique, réalisé en seulement quinze années, plus d'une centaine de titres mettent en image des problématiques agricoles Replacé dans son contexte ce corpus restitue le rôle des images, et plus particulièrement du cinéma, dans la vulgarisation des savoirs. Il permet également de questionner les modalités et les contenus privilégiés par l'État, par l'entremise de la cinémathèque du Ministère de l'agriculture, pour agir massivement sur les mentalités et les usages des populations rurales.

> L'intervention de Virginie Vignaux sera accompagnée d'extraits de films de J-B Lévy issus de la cinémathèque du Ministère de l'agriculture (1924-1939)

> Le sujet de cette intervention a lieu dans le cadre de la parution du dernier numéro de la revue Archives de la cinémathèque (mars-avril 2006), consacré à la production de la Cinémathèque du Ministère de l'Agriculture entre deux guerres.


> lien vers le numéro


> retrouvez le site consacré à Jean-Benoit Lévy

 



Claude Le Flohic : Le renouveau du ruralisme dans le cinéma américain des années quatre-vingt

La pastorale populiste fait une apparition remarquée sur les écrans de cinéma américains dans les années 80 (…). 1984 est l'année du film rural puisque trois films consacrés aux fermiers sortent sur les écrans à quelques mois d'intervalle. Il s'agit de Places in the Heart , de Robert Benton, Country, de Richard Pearce, et The River, de Mark Rydell. Cette irruption du récit pastoral dans le paysage cinématographique n'est pas totalement impromptue. Le retour du thème populiste s'est amorcé en 1978 avec Days of Heaven , film dans lequel Terrence Malick se livre à une remise en cause magistrale du mythe jeffersonien d'une Amérique composée essentiellement de petits fermiers égaux entre eux. (...) Prenant ouvertement parti pour les fermiers en lutte, les trois films de 1984 délaissent très vite le message politique au profit d'un populisme nostalgique dont le véhicule est le mélodrame. Procédant à un examen documenté de la situation des fermiers, ils se livrent volontiers à une description naturaliste de la vie à la ferme, nous ouvrent les livres de comptes et nous font assister aux entretiens au cours desquels le fermier essaie vainement d'obtenir un sursis. En butte aux difficultés financières, le fermier doit aussi subir les caprices de la nature, les orages, les crues de la rivière, la sécheresse. Les récits se veulent également porteurs d'un message social : les petits fermiers sont décrits comme les victimes d'un système dominé par la banque et le gros négociant. (…). S'inscrivant dans une tradition qui commence avec des fables morales telles que A Corner in Wheat de Griffith, se poursuit dans les années 20 avec Sunrise de Murnau, le film rural des années 80 est particulièrement tributaire du cinéma des années 30.

 
Guy Chapouillié
Professeur à l' Université Toulouse II, réalisateur de films


Valérie Vignaux

Maître de conférences à l'Université de Tours

 


Claude Le Flohic
,
Maître de conférences à l'Ecole des Mines de Nancy